« Dis Harmony, elle fait quoi comme travaille ta maman ? » Le mot maman m’était inconnu. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde me posait cette question étant donné que je ne comprenais même pas le sens. Je n’avais que 7 ans quand on m’a posé cette question pour la première fois. Jusqu'à 10 ans j’ai vécu dans l’ignorance. Aussi longtemps que je pouvais me souvenir, je n’avais jamais vu deux fois la même femme entrer dans la demeure de mon père et moi. Ce dernier s’arrangeait toujours pour les faire partir avant que j’ai le temps de leur demander : C’est toi ma maman ?

Aussi loin que je puisse me souvenir, mon père s’est toujours bien occupé de moi malgré le fait qu’il ramenait souvent des femmes différentes chez nous et qu’il buvait souvent jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout. Un jour, je lui ai posé la question fatidique : Papa, dis moi qui est ma maman !

Il m’expliqua alors que ma mère était l’une des nombreuses femmes passées dans son lit auparavant. Mais même lui ne savait pas qui elle. Il m’annonça également qu’on avait sonné un jour à la porte et que quand il a ouvert, j’étais à la porte, dans un petit cosy pour bébé. A attendre patiemment. Je n’étais qu’une marchandise visiblement. Pas autre chose. Quelque chose d’encombrant dont visiblement ma mère avait voulu se débarrasser.

Après avoir passé mon bac tout en alliant cours et maison, je me décide enfin à faire des études supérieures en médecine. Mon père étant de plus en plus souvent alcoolisé, je commençais à comprendre l’intérêt de la médecine et décidai alors de m’orienter vers un futur d’infirmière.

Mais pour partir faire mes études, je me devais de laisser mon père. Hors de question pour moi. J’ai trouvé une petite maison à Brighton pour commencer mes études. Il est donc venu avec moi, craignant de faire des bêtises s’il restait seul. Nous avons visité différentes maisons et, pour d’habituer à notre nouvelle future demeure, nous avons décidé de rester dedans le temps des vacances d’été. Et le miracle se produisit. Notre maison se trouvait en face de celle de la famille Williams. Ces derniers ayant un fils d’à peu près mon âge, je ne pouvais qu’être heureuse. Petit à petit, nous avons tissé des liens de plus en plus forts pour enfin nous mettre en couple. Malheureusement, un bonheur n’arrive jamais seul. Et les éléments perturbateurs furent donc la mère la sœur jumelle de Kyle. Ces dernières n’ont jamais supporté notre relation. Elles ont l’impression que je leur vole leur fils/frère et pense qu’il mérite beaucoup mieux. Alors que tout ce que je veux, c’est juste un peu d’amour. J’en reçois énormément avec Kyle. Et il y a quelques mois, il m’a fait sa demande de fiançailles. Je suis une femme heureuse, diplôme d’infirmière en poche et cœur pris par un homme merveilleux. La roue tourne toujours, quoi qu’on puisse en dire. Je sais ce que je veux et je sais ce que je veux. Mon père veille sur moi entre deux soirées d’abus. Je m’occupe de lui comme je le peux mais je sais que Kyle sera toujours là pour  m’aider et il m’est d’un grand soutien.