t'avais passé une partie de la nuit dehors, dans une quelconque fête. invitée par une personne dont tu ne te souvenais absolument pas le prénom. comme si ça avait une importance. t'façon, la fête était nulle à chier et t'étais finalement rentrée à l'appart bien plus tôt que prévu. même pas dans un état second, juste à peine alcoolisée. ce qui ne te ressemblait pas. mais soit, tu savais reconnaître lorsqu'une soirée n'en valait pas la peine. en rentrant, t'avais fais le moins de bruits possible, histoire de pas réveiller les mecs. et de subir leur courroux. en passant par le salon, t'avais attrapé bob et eu un petit sourire, en apercevant kit en train de roupiller sur le canapé. t'étais passé par les deux autres chambres, constatant qu'ash dormait aussi et que tate n'était pas là. pis toi et bob, vous étiez parti vous coucher. rejoignant la douce morphée. c'est ce même bob qui t'a tiré du lit. parce que monsieur avait faim et que comme une bleue, t'avais laissé la porte fermée. quand t'as en eu assez de ses petits couinements, tu t'es extirpée du lit comme tu pouvais et t'es partie dans la cuisine, chat sous le bras. t'as nourri la bête, tu t'es préparé un café avant de te diriger vers le salon pour aller le boire pépère. sans même vérifier quelle heure il était, il faisait jour, c'était suffisant pour toi. sauf que kit était toujours là, ronflant la bouche ouverte. charmant tableau. ni une ni deux, t'as posé le café sur la table basse et sauté sur la bête avec le peu de douceur possible et tu t'es installé sur ses jambes. mec, tu sais que t'as un pieu. t'sais un endroit plus confortable pour dormir que le canapé. canapé où j'aimerai bien m'affaler t'vois. la délicatesse et toi, ça faisait trois. et il était habitué à ça. pas sûr que ça lui fasse plaisir dès le réveil. mais tu t'en foutais, il avait pas qu'à s'accaparer tout le canapé le gros. donc soit tu me fais de la place, sois j'te pousse par terre. continuais-tu, un petit sourire sadique sur les lèvres, alors que tu le regardais émerger.

j'dors. ouais, j'dors, paisiblement, tranquillement, comme un bébé. comme ces bébés qu'on voit dans leurs berceaux, les yeux clos, les poings serrés, recroquevillés en position fœtale, et le léger filet de bave au coin des lèvres. ces bébés qui font sourire, qui nous attendrissent. c'est sans doute moins attendrissant de ma part, j'en sais rien, et j'm'en fous, pour tout dire. moi, j'dors paisiblement, tranquillement, avec tate dans mon dos, collé. il m'tient chaud, son bras autour de moi, j'aurais pas pu être mieux, je crois. j'sais pas trop pourquoi il s'est ramené cette nuit, dans mon lit, et j'compte pas vraiment lui demander, parce que j'me doute bien que c'est qu'il allait pas bien, et s'il veut en parler, il le fera de lui-même. moi, du moment qu'il s'met pas à m'violer dans mon sommeil, il sait qu'mon lit lui sera toujours ouvert, ouais, toujours. 
et là, quand il s'décolle de moi, il m'réveille brusquement, parce que d'un coup, j'suis gelé, sans son contact, et j'déteste qu'on me réveille comme ça. et j'le hais, j'le maudis, j'l'insulte, dans ma tête. j'essaye quand même de me rendormir, et j'réalise pourquoi il s'est décollé, ce qui l'a réveillé. c'est les deux autres idiots qui font du bruit dans le salon. j'vis vraiment avec des teubés qui n'savent pas respecter le sommeil des autres, j'crois. j'ai beau les aimer, c'est des teubés, ouais. puis tiens, maintenant que tate m'a réveillé, il a quand même pas cru qu'il allait pouvoir se rendormir comme ça, hein ? j'assieds, face à lui, et colle mes pieds glacés contre son dos. tiens, la prochaine fois tu te décolleras pas comme ça.
on s'lève la belle au bois dormant. 
ouais, ouais, allez, viens on va leur faire regretter d'faire du bruit.