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○ Prénom(s) tate est un prénom emprunté à ton arrière-grand-père paternel et louri le surnom du premier amour de ta mère. c'est carrément glauque, mais au final ça ne t'étonne même pas d'elle. ○ Nom worksop, qui est aussi une petite ville à quelques kilomètres au sud de leeds. ○ Âge vingt ans, depuis peu. et ce, même si on persiste à t'en donner dix-sept. Date de naissance t'es né un certain dix-huit septembre mille neuf cent quatre-vingt trois. et donc t'es vierge. cqfd. ○ Lieu de naissance brighton, angleterre. ○ Nationalité t'es tout ce qu'il y a de plus anglais. ○ Origines un bout de danois du côté de ta mère. uniquement. ton père est roux et ses oreilles sont décollées. ça veut tout dire. ○ Etat civil t'as jamais dit je t'aime à qui que ce soit. et entre-nous, ça t'fout carrément les boules. t'es pas humain. c'pas possible. ○ Orientation sexuelle la testostérone. faute à une mère complètement sectaire et moralisatrice. une bree van de kamp avec la libido en moins, si vous préférez. ○ Etudes effectuées sciences politiques, troisième année avec ashley. t'adores les cours en amphithéâtre. allez savoir pourquoi. ○ Job aucun déclaré. Statut financier confortable. maman paye tout du moment qu'on lui complimente sa cuisine. ○ Opinion(s) politique(s) droite. c'est l'économiste qui parle, pas le socialiste. et puis c'est un peu (beaucoup) encré dans ton éducation. ○ Permis de conduire acquis, mais t'es loin d'être un adepte du volant. d'autant plus que tu n'as pas de voiture, tu prends celle de ta mère ou de ton père.

1) LE CUL.

mais entre-nous, tu ne t'en vantes pas. ce n'est peut-être pas une passion, mais au fil de ces cinq dernières années, c'est devenu un passe-temps. t'as commencé à quinze ans, par erreur, et sûrement au travers de ton plein consentement. tu n't'en souviens pas tellement. ou t'as cessé d'vouloir t'en souvenir. quoiqu'il en soit c'est ce qui t'occupe. c'est c'qui te distrait quand t'as rien d'autre de mieux à faire. c'est c'qui t'intéresse plus ou moins. c'est c'qui te permet, paradoxalement, de te sentir à l'aise avec quelqu'un. et même si t'en parles pas, t'aimes bien les discussions du genre. tu t'dis qu't'es pas paumé. qu'tu sais de quoi on parle. ça t'rassure, en quelque sorte.

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2) LA CLOPE.

licite ou non, tu t'en grailles une à chaque fois que tu en as l'occasion. à force, c'est devenu un petit rituel. à un point tel d'ailleurs que ça remplace bien souvent un repas ou deux dans la journée. c'est à elle que tu dois tes épaules frêles et tes côtes saillantes. tout ça parc'que tu manges rien quand kit se détache des fourneaux. t'as la flemme. dégainer un briquet et rouler c'est moins fatiguant que d'lever son cul jusqu'au frigo. alors tu fumes. une roulée, deux roulées, trois roulées, un paquet, deux paquets. jusqu'à t'bousiller la gorge. jusqu'à cracher tes poumons.

1) NON.

si.
parce que t'as toujours raison. quoique les autres pensent, ou disent, t'as raison. c'est comme ça. mais comme t'aimes pas forcément être au centre du conflit, tu donnes raison à qui le veut. et tu vas l'pourrir par derrière. normal. c'est pour ça qu't'aimes pas les grandes-gueules. les m'as-tu vu. les excentriques. les marginaux. t'es bourré de préjugés, mais t'es assez intelligent pour voir qu'en chacun d'eux, y'a du vrai.

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2) TA MÈRE.

Le contraire de l’amour n’est pas la haine ; c’est l’indifférence. et dieu seul sait que tu ne pourras jamais être indifférent. mais tu la hais. tu la hais plus que quiconque en ce bas monde. tu hais ce qu'elle est. tu hais ce qu'elle dit. ce qu'elle fait. ce qu'elle pense. ce qu'elle rejette. ce qu'elle admire. mais tu ne dis rien. tu ne fais que passer à côté d'elle et tu exécutes ses ordres comme un bon soldat, le visage figé par le plus grand des désintérêts. le plus grand des ennuis.

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3. TON PÈRE.

parce que si t'es gay, c'est sûrement aussi de sa faute. à tes yeux c'est pas un homme. c'est juste le larbin de ta mère. honnêtement t'as honte de lui, même si toi-même t'es pas capable de tenir tête à ta mère. c'est la patronne de la maison. celle qui tient la culotte. et ça t'gonfle d'avoir à dire amen à tout ce qu'elle dit. et ça t'gonfle aussi d'voir que ton père n'essaye même pas de se rapprocher de toi. de s'intéresser à c'que tu fais. autant avec ta mère, tu t'es vite rendu compte que c'était mort. autant avec lui, tu t'dis qu'y'a peut-être encore un peu d'espoir.

1) DÉCONNECTÉ.

t'es souvent absent. déjà quand t'étais môme, t'avais la fâcheuse manie de te laisser submerger par tes songes. en dix ans, rien n'a changé. t'es deux de tension, tate. et en prime, t'as un mal fou à te concentrer. tu cogites, tu cogites et tu cogites encore. alors oui, t'as de l'imagination. mais bien souvent à cause de ça, tu passes à côté du plus important.
pas étonnant qu'tu sois naïf.

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2) ONDOYANT.

t'es versatile. un rien te gonfle, t'agace. t'es impatient et peu tolérant. t'es même trop droit, parfois. trop carré. trop perfectionniste. il y a des choses que tu laisses passer un jour, mais que tu ne laisseras pas passer le lendemain. juste parc'que t'es de mauvaise humeur. ou qu't'as envie de faire chier ton monde. ou qu'un tel te saoul. en fait, même toi t'sais pas pourquoi t'es comme ça. ça t'prend aux tripes sans prévenir.

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3) JE-M'EN-FOUTISTE.

tu ne t'es jamais vraiment intéressé à quoique ce soit. même la politique t'ennuie. c'était juste un énième choix de ta mère. t'as toujours cette allure d'enfant désabusé, las. tu ne réagis pas, tu gardes toujours un sang-froid à toute épreuve, un peu comme si t'en avais tout bonnement rien à branler. non. en fait c'est complètement le cas. rien n'a d'importance à tes yeux. pas même toi. tu te fiches de ce qui peut t'arriver si tu fais telle ou telle chose. les conséquences ne t'effraies pas. du moins, exception faite lorsque ça concerne le jugement de ta mère. c'est la seule qui a une réelle emprise sur tes décisions.

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4) DÉVERGONDÉ.

et sûrement parce que tu te fiches totalement des sentiments, tu baises. et de plus en plus. c'est presque une drogue. t'as besoin d'avoir un contact humain mais t'as aucune idée de comment faire autrement. c'est mécanique. t'sais pas si t'es accroc ou quelque chose comme ça, mais en tout cas t'y pense sans cesse. c'est la seule chose dans laquelle tu t'reconnais. même si c'est pas toujours agréable. même si tu t'sens sale après. même si t'as l'coeur qui t'pince. même si t'as les tripes qui s'tordent. t'as aucune retenue. aucune pudeur. c'est open bar pour qui veut, t'es pas regardant. et t'as pas peur de c'qui pourrait se passer. en fait, t'y penses pas. t'y vas. et tu dis rien. tu gardes ça pour toi. puis tu oublies tout.